Rozabel Melicent Sokolov [U.C]

« La première neige avait tapissé notre beau pays et les flocons collés à ma vitre fondaient lorsque je posais ma main contre les carreaux. Je me rappelle avoir été fascinée de voir la neige de près, et de m'apercevoir que les flocons ne sont pas de minuscules balles de neige...Non, les flocons sont composés de milles éclats purs et blancs, de mille facettes, de mille visages...Les flocons n'ont plus de secrets pour moi depuis et tous les hivers, je colle ma main contre la fenêtre. Le verre est si froid parfois que c'en est douloureux et pourtant je ne peux faire autrement que de rester là, à regarder les flocons de neige mourir...Ce jour-là, je les voyais s'éteindre alors que la chaleur de mes doigts réchauffait la vitre et ce fut bien la première fois que la disparition de quelque chose ne me fit pas pleurer. »

1 . ÉTAT CIVIL

NOM :

Sokolov

PRÉNOM(S) :

Rozabel, Melicent

DATE DE NAISSANCE :

2044, 19 juillet

NÉ(E) À :

Verkhoïansk, République Sakha (Yakoutie), Russie

POUDLARD, BEAUXBÂTONS OU DURMSTRANG ?

Durmstrang

2 . DESCRIPTIONS

CARACTÈRE :

Rozabel n'est pas bien compliquée à suivre, il suffit de trouver comment elle fonctionne. Malheureusement, il n'existe aucun mode d'emploi pour cette jolie demoiselle et ce sera à vous de découvrir au fil du temps comment obtenir la confiance de la jeune russe. Tout d'abord, il faut savoir qu'autrefois elle fut beaucoup plus simple et souriante. Il semblerait qu'elle ait changé en vieillissant et la mort de sa mère ne fut rien pour l'aider. Peut-être aussi est-ce le fait d'être élevée à coups de baguette plutôt qu'à force de mots d'encouragement. Malgré son physique qui attire parfois l'attention, elle est calme et sait se faire discrète. D'ailleurs, elle déteste qu'on l'apostrophe dans les couloirs pour lui parler sans but précis. Elle n'accorde que difficilement sa confiance aux autres, surtout parce qu'elle est persuadée que personne ne peut la comprendre. Elle est non seulement distante mais souvent très peu amicale : elle déteste facilement les gens et c'est une fille extrêmement rancunière et vindicative. Une seule remarque déplacée à son égard et vous risquez de l'avoir sur le dos pour le restant de vos jours -ou de votre scolarité pour être plus réaliste, elle n'est pas psychopate au point de vous poursuivre aux quatre coins du globe.

Cependant, elle est très solidaire envers les gens 'de son espèce'. Lorsqu'elle considère quelqu'un comme son ami, jamais elle ne le laissera tomber et s'alliera avec lui contre les autres. Pour elle, tout compte. L'origine du sang, le statut social, la richesse, l'âge...Et toutes les différences sont susceptibles d'être source de haine. Autant dire que malgré son apparente douceur, Rozabel est une adolescente très superficielle qui a été élevée pour faire attention aux gens qu'elle fréquente. Avant de déclarer quelconque amitié définitive, elle a l'habitude de faire des recherches sur la personne concernée. Parler à ses amis, parler aux enseignants, consulter son père ; tout est bon pour obtenir des informations sur son ou sa potentiel(le) ami(e). C'est parce qu'on l'a éduqué dans un climat de méfiance qu'elle peut paraître un peu paranoïaque, mais son père lui répète sans cesse que d'être prudente peut lui sauver la vie et que c'est tout à son honneur.

Il y a peu de choses qui peuvent la rendre aimable, mais si vous faites l'effort de s'intéresser à ce qu'elle fait et que vous gardez votre calme en faisant fi de son mauvais caractère et des regards polaires, vous risquez peut-être d'avoir un peu d'attention de sa part. Effectivement, Rozabel aime les gens ambitieux et tenaces, qui savent ce qu'ils veulent, comme elle. Si vous baissez les bras, elle vous effacera tout simplement de sa mémoire et tout sera à recommencer. Son but est seulement de vous décourager, de vous tester pour voir ce que vous avez dans le ventre et juger si vous êtes digne d'être son ami. Par contre, si elle remarque que vous vous énervez franchement, elle vous ignorera, car elle ne supporte pas les petits conflits qui éclatent pour des stupidités. Elle préfère de loin les grandes altercations qui se terminent en duel sanglant -oui, derrière notre petite Rozy douce et calme se cache une combattante agile et pourtant bien dissimulée.

GOÛTS :

Commençons par les choses que Rozabel déteste, ce qui sera suffisament long pour vous dissuader de vous approcher. S'il y a bien une chose qu'elle ne supporte pas, ce sont les sucreries. Oh non, pas quelques délicieuses pâtisseries, mais plutôt les horribles friandises aux goûts entièrement artificiels, simili d'aliments comestibles, animaux gélatineux, petits fruits couverts de sucre, gommantes bulles de gommes aux saveurs tout simplement synthétiques. Elle adore pourtant le chocolat et la seule friandise vendue chez Honeydukes qu'elle fut jamais capable d'avaler furent les Chocoballes, pleines de mousse à la fraise et de crème caillée. Passons ensuite aux breuvages car même si l'on sert aux élèves de plein bol de jus de citrouille, la jeune fille fait partie des rares personnes qui abhorrent cette boisson. Elle préfère nettement boire de l'eau plutôt que d'ingurgiter ne serait-ce qu'une seule goutte de jus de citrouille, tiens. Ensuite, attardons-nous aux gens qu'elle déteste. Premièrement, elle ne supporte pas les gens qui se plaignent, ça la rend totalement folle. Elle déteste aussi les prétentieux -ou plutôt ceux qui sont plus prétentieux qu'elle- et les gens vulgaires. Assez avec ce qu'elle répugne, voyons ce qu'elle aime. Rozabel adore le froid ; quoi de plus normal lorsque l'on passe son enfance dans la neige ? Elle aime aussi les fruits -surtout les ananas et les mangues en fait- et les pâtisseries -la pâte d'amande en particulier. Elle apprécie aussi les instants silencieux où elle peut s'isoler à la bibliothèque, ou encore lorsqu'elle tombe sur un adversaire de son niveau pour un bon duel.

PHYSIQUE :

Comment décrire Rozabel sinon en disant qu'elle possède à la fois le charme de sa mère Kallista et la prestance de son père Konstantin ? Ce qui frappe tout d'abord lorsque l'on pose les yeux sur cette jeune fille, c'est le maintien de sa silhouette, sa tête haute et son expression d'une impassibilité parfaite. Il semble que tout son être respire la noblesse et même sa voix à l'accent du Nord est difficile à ignorer. La demoiselle n'est pas nécessairement bien grande, approximativement un mètre et soixante-deux centimètres, mais elle paraît plus grande dû au fait qu'elle est longiligne. En effet, sa taille est mince et des pieds à la tête, elle est élancée et gracieuse. Elle est d'ailleurs loin d'être musclée et son apparence frêle n'est pas qu'apparente ; Rozy est effectivement fragile et lorsqu'elle traverse un couloir les bras chargés d'un livre, on croirait qu'elle tend à s'effondrer. Du côté des formes, l'adolescente n'est pas de celles qui en ont assez pour dire que cela se remarque. D'ailleurs, il lui est parfois arrivée dans les dernières années de se faire passer pour son frère Issaak afin de sortir plus tard et d'accèder aux autres privilèges que la gouvernante réserve aux garçons.

Si l'on s'attarde plus particulièrement au visage de Rozabel, on pourrait dire qu'elle possède un visage d'ange. Ses traits d'une douceur infinie semblent la faire rayonner d'une aura divine, tout simplement. Mais revenons-en au fait que cette jeune fille est une humaine tout ce qu'il y a de plus normal. Son petit nez légèrement arrondi et ses lèvres fines ne sont que des éléments négligeables dans son joli minois. Son teint est plutôt pâle, mis à part ses joues, qui semblent toujours un peu plus rosées que le reste. Ce qui attire le plus d'attention est sans aucun doute son regard froid comme les hivers de son pays. Ses yeux sont pers, malgré qu'ils paraissent plus souvent verts ou même noisettes plutôt que bleus comme ils devraient parfois l'être.

Le dernier détail qui rend Rozy si belle aux yeux de certains sont ses cheveux. Sa chevelure autrefois châtaîn foncé a lentement pâli au fil des années et la voilà maintenant blonde. Certes, il s'agit d'un blond plus ou moins foncé, mais Kallista espèrait secrètement que les cheveux de sa fille continueraient de pâlir pour obtenir le blond blé qu'elle-même possèdait. Les cheveux de la jeune russe sont ondulés et lui arrivent au niveau des omoplates, ce qui n'est pas pour déplaire à son frère Issaak qui adore passer des autres à tresser ses longues mèches. Au niveau du style vestimentaire, Rozabel est une jeune fille classique qui aime les jupes et les robes, les beaux chemisiers et autres du genre. Lorsqu'elle ne porte pas l'uniforme, elle revêt toujours quelque chose qui s'y apparente. D'ailleurs, l'insulte à laquelle elle a fait le plus souvent face est 'fille à papa', car c'est à son père que revient la décision d'autoriser ou non les tenues de l'adolescente.

3 . ÉTUDES

ANNÉE SCOLAIRE :

Cinquième année

BAGUETTE :

24.6 centimètres, très rigide, bois de hêtre et ventricule gauche de coeur de dragon, prélevé sur un Pansedefer Ukrainien.

MATIÈRE PRÉFÉRÉE :

Potions & Histoire de la magie

MATIÈRE DÉTESTÉE :

Défense contre les Forces du Mal

4 . HISTOIRE

(minimum 15 lignes)

5 . HORS-JEU

PRÉNOM :

Marie-Anne

ÂGE :

16 ans

AVATAR RÉSERVÉ :

Evan Rachel Wood

COMMENT AVEZ-VOUS TROUVÉ LE FORUM ?

Principalement par mon petit frère qui jouait 'Christopher Danhauser'.

COMMENT TROUVEZ-VOUS LE FORUM ?

Depuis que je le connais, je l'ai toujours trouvé superbe, le design est vraiment très beau et le forum en général est très bien organisé.

CODE DU RÈGLEMENT ?

oo489a2

ACTIVITÉ :

Approximativement 5/7 ou 6/7

CHANSON : Goong - Ice Pond

HISTOIRE

19h47 - 19 juillet, 2044

La neige sur les montagnes reflétait le coucher de soleil comme une étendue de miroir. La nuit s'annonçait, les étoiles apparaissaient lentement, la lune se découpait à l'Est et dans la demeure des Sokolov, une nouvelle vie venait de commencer. Une domestique au rez-de-chaussée prenait soin d'Ivan, âgé de trois ans, et d'Issaak, un an. Le plus vieux -qui parlait déjà plutôt adroitement- demanda timidement à la bonne s'il pouvait bientôt voir le bébé. La jeune femme lui répondit qu'il pourrait se rendre au chevet de sa mère et de sa nouvelle petite soeur lorsque M. Sokolov le permettrait. Issaak, en bon bébé qu'il était, se tenait à la jambe gauche de la domestique pour qu'elle le prenne dans ses bras ; dès qu'elle céda, les petites mains de l'enfant allèrent se perdre dans sa chevelure brune.

{Konstantin} - « Ivan ? Issaak ? Mademoiselle Govoretski, conduisez mes fils à l'étage, je vous prie, il est temps qu'ils rencontrent leur soeur. »

La domestique prit Ivan par la main, tenant toujours le cadet dans ses bras, et monta les escaliers qui tournaient légèrement. Elle eut du mal à tenir le plus jeune alors qu'elle aidait l'aîné à grimper les marches et dut faire appel à l'une de ses collègues qui prit Issaak dans ses bras. Aussitôt, le gamin plongea ses mains dans ses cheveux. Ils entrèrent finalement dans la deuxième chambre à gauche, où dormait Kallista Sokolov, épuisée. Les deux employées ne purent s'empêcher de s'exclamer "Ce qu'elle est jolie !" lorsque leurs regards tombèrent sur le nouveau-né.

{Konstantin} - « Elle se nomme Rozabel Melicent. »

{Ms. Govoretski} - « Des prénoms anglais, Monsieur ? Mais pourquoi donc ? »

{Konstantin} - « Allez savoir. »

Ce fut la seule réponse qu'elle eut, accompagnée d'un bref geste du menton vers Madame Sokolov endormie. Au dehors, l'air semblait irrespirable. Tous les étés étaient ainsi, ici, dans la petite ville de Verkhoïansk. Sans le maintien magique de la température, ils seraient comme ces idiots qui se plaignaient du froid arctique des longs hivers et de la chaleur opressante des étés trop courts. Lorsque, sous la demande de Konstantin, la deuxième domestique amena bébé Rozabel sur le balcon de la chambre pour qu'elle prenne ses premières bouffées d'air estival, la fillette se mit à pleurer.

{Domestique N.2} - « Je crois qu'il s'agit de la chaleur, Monsieur. »

Aussitôt se retrouva-t-elle dans la fraîcheur de la maison qu'elle arrêta de pleurer.

...

13h01 - 23 février, 2049

{Rozabel} - « Ivan ! Ivan ! Raconte-nous l'histoire du Kolobok ! »

{Ivan} - « Encore ? »

{Issaak} - « S'il-te-plaît, Ivan ! »

Le jeune Ivan, âgé de huit ans, prit le livre de contes que lui tendait sa soeur et s'installa sur le canapé. Il apprenait à lire depuis un moment déjà et raconter des histoires à ses cadets l'aidaient à pratiquer. Rozabel se laissa choir sur le tapis et son frère Issaak se plaça derrière elle afin de lui faire des tresses, comme il le faisait si souvent. Lorsque l'aîné eut trouvé la page du conte que réclamaient son frère et sa soeur, il leur fit signe de se taire et commença à lire.

{Ivan} - « Il était une fois, un vieux et une vieille. Un jour, le vieux demanda "Fais-moi cuire un kolobok, bobonne !" et la vieille de répliquer "Mais avec quoi puis-je le faire ? Nous n'avons pas de farine." Le vieux lui dit alors d'aller dans la réserve et d'essayer de gratter pour ramasser la farine restante. La vieille prit une aile de poule, gratta et balaya avec et ramassa deux poignées de farine. Elle pétrit la pâte avec de la crème aigre, fit frire le kolobok dans de l'huile et le posa sur le rebord de la fenêtre afin qu'il refroidisse. Le kolobok resta un peu sur place mais ensuite se mit à rouler : de la fenêtre sur le banc, du banc sur le sol, du sol vers la porte, puis sauta par-dessus le seuil dans l'entrée, de l'entrée sur le perron, du perron dans la cour, de la cour derrière le portail, de plus en plus loin. Le kolobok roula sur le chemin et rencontra le lapin... »

{Issaak} - « Kolobok, kolobok ! Je vais te manger ! »

{Rozabel} - « Ne me mange pas, lapin-longues oreilles ! Je te chanterai une chanson ! »

Les deux plus jeunes, surexcités, se levèrent et se mirent à danser tout en chantant la chanson qu'ils avaient appris par coeur au fil du temps :

{Issaak & Rozabel} - « Je suis Kolobok, Kolobok, j'ai été gratté et balayé, pétri avec de la crème aigre, frit dans l'huile, refroidi près de la fenêtre. Je me suis sauvé du vieux, je me suis sauvé de la vieille, et de toi, lapin, il est facile de se sauver ! »

Voyant qu'il était encore une fois de trop, Ivan posa le livre sur le canapé et quitta la salle de séjour. Depuis deux ans, c'était pareil. Son petit frère qu'il avait tant espéré préférait nettement la présence de Rozabel et ils étaient inséparables. Quand il racontait une histoire, cela se finissait souvent en une joyeuse ronde où il n'était pas invité. La fillette et Issaak partageaient même leur chambre et ils avaient le même précepteur, étant donné qu'ils n'avaient qu'une seule année d'écart. Rozy était la préférée des domestiques, même des vulgaires elfes de maison qui disaient "Maîtresse Rozabel La Douce" ou alors "Maîtresse Rozabel L'Aimable". Lui, il devait se contenter de "Monsieur" ou alors de "Maître Ivan". Même ses parents semblaient se désintéresser de lui. Rozabel, de son côté, espérait que son bonheur ne serait jamais terni et c'est dans cet esprit de fête, de joie, qu'elle vivait chaque jour. Son frère Issaak et elle étaient presque soudés l'un à l'autre et ce n'était pas pour lui déplaire. Le garçonnet adorait faire des tresses dans les cheveux de sa soeur et elle adorait qu'on coiffe ses boucles dorées. L'union parfait.

{Issaak} - « Kolobok, kolobok ! Je vais te manger ! »

{Rozabel} - « Ne me mange pas, loup gris ! Je te chanterai une chanson ! »

Et ils reprirent en choeur...

...

04h52 - 05 novembre, 2052

Sur le lit de la deuxième chambre à gauche, à l'étage, gîsait Kallista Sokolov, dans un état lamentable. Elle était maigre et fragile, comme une brindille prête à se casser en deux, et son visage était blanc comme les draps qui la couvraient. La veille, elle s'était sentie mal après le dîner et était venue s'étendre. Elle avait longtemps dormi et s'était mise à faire de la fièvre vers 23h30. Vers une heure du matin, ses tremblements étaient si forts que Konstantin avait appelé une domestique pour qu'elle contacte un médicomage et il s'était installé sur un siège près du lit pour veiller sur sa femme. Le guérisseur, après un rapide examen, avait été clair : Madame Sokolov avait été empoisonnée et ils arrivaient peut-être trop tard pour faire quoi que ce soit. C'est bouleversé que l'homme fit appeler Mademoiselle Govoretski pour qu'elle réveille les enfants -Issaak et Rozabel, étant donné que le jeune Ivan était entré à Durmstrang en septembre. Ainsi donc, ils se tenaient tous là, à cinq heures moins quelques minutes, attendant de voir si les remèdes du médecin faisaient leurs effets.

Les yeux de la femme étaient voilés, ses tremblements n'avaient pas cessé et sa fièvre était si forte qu'au bout d'un moment, elle tomba inconsciente. Les enfants qui pleuraient à chaudes larmes furent conduits dans la pièce d'à côté, soit un petit salon, et malgré leurs protestations ils furent obligés de rester là, à attendre l'inévitable. Lorsqu'ils entendirent les sanglots de leur père, ils surent que tout était terminé et que leur mère, si souriante et énergique fut-elle la veille, n'était plus. Ils passèrent la nuit à pleurer leur mère, alors que de son côté Konstantin cherchait le coupable de cet horrible meurtre. Il réveilla la maisonnée toute entière, ordonna que l'on se dénonce, fit venir des gens du Ministère -qui avaient transplané si vite que certains durent retourner chez eux pour mettre autre chose que leur pyjama- et enfin trouva le fautif. Ou plutôt, la fautive. Il s'agissait de Hedga, l'assistante-cuisinière, qui avoua son crime sous Véritasérum. L'affaire fut vite règlée. Et pourtant, cette tragédie changea la vie de toute la famille Sokolov.

...

15h08 - 02 janvier, 2053

{Rozabel} - « Issaak, attends-moi ! »

La jeune fille enfila ses bottes, puis enfila son long manteau de fourrure, son foulard, sa tuque et ses gants, avant de sortir à l'extérieur de la maison. Son frère courait déjà quelque part devant elle, dans la neige qui leur arrivait au-dessus des genoux. Elle accélèra le pas malgré sa difficulté à avancer et rejoignit bientôt Issaak qui se dirigeait vers le boisé. Ils avaient réussi à sortir, ce qui était en soit une grande victoire. Ils étaient sortis en se fichant de l'interdiction de mettre les pieds dehors et s'éloignaient maintenant vers le seul endroit qui pourrait leur servir d'abris : le boisé. Là-bas, ils seraient protégés du vent et ne risquaient pas de perdre leurs oreilles comme le leur avait dit Mademoiselle Govoretski. Les enfants fuyaient la demeure familiale, et avec raison. Dans cette maison se cachait une créature plus horrible encore que toutes les créatures des contes et légendes qu'ils connaissaient. Entre ces murs se tapissaient une bête aux serres acérées, aux dents aiguisées et au visage trop fardé. La Gouvernante Varvara Semigradov. Un monstre. Une ogresse !

{Issaak} - « Tu crois qu'elle pensera à venir nous chercher ici ? »

{Rozabel} - « On a laissé des traces dans la neige du perron jusqu'ici, Issaak, ce ne sera pas bien dur de nous retrouver... »

Depuis le décès de leur mère, quelques mois plus tôt seulement, leur père avait beaucoup changé. D'ailleurs, refusant de s'occuper lui-même de ses enfants, il engagea une gouvernante qui avait le plein pouvoir sur les gamins. Dès le premier jour, Issaak avait eu droit à trois coups de baguette sur les doigts pour avoir volé un biscuit à la cuisine. Et depuis, ça n'avait fait qu'empirer. À coups de baguette, les enfants étaient devenus de petits automates qui n'avaient plus le droit de penser et d'agir comme bon leur semblait. Heureusement, aujourd'hui, ils avaient réussi à échapper à cette terrible matrone.

{Gouvernante Varvara} - « Mademoiselle et Monsieur Solokov ! Je vous conseille de revenir immédiatement avant que je n'avise votre père de votre comportement ! »

La voix de la femme avait résonné dans l'air, les enfants en conclurent donc qu'elle ne les suivait pas, mais qu'un Sonorus avait amplifié sa voix. Ils s'échangèrent un sourire complice et reprirent leur marche vers le bois.

{Gouvernante Varvara} - « Si vous entrez dans cette forêt, je lance les chiens à votre poursuite ! »

Cette mégère possédait deux énormes clébards au nez fin nommés ночь (nuit) et день (jour). Chaque fois que les enfants se cachaient, elle menaçait d'envoyer les chiens à leurs trousses pour les retrouver.

{Issaak} - « Bon, je crois que la ballade se termine ici, soeurette... »

Mais avant même qu'ils puissent rebrousser chemin, Varvara apparut devant eux, les empoigna violemment et ce fut le trou noir. Lorsqu'ils ouvrirent les yeux, étourdis et essouflés, ils se trouvaient dans leur chambre, à la maison.

TCHAK !

La douleur sur ses doigts ramena Rozabel à la réalité et elle poussa un cri de surprise avant de courir se réfugier dans son lit. Ce soir-là, ils furent privés de dîner. Quand Varvara sortit de la chambre, soufflant les bougies et refermant la porte derrière elle, les deux enfants n'osèrent pas bouger et s'endormirent rapidement.

...

06h20 - 01 septembre, 2055

La lettre était arrivée le mois dernier, Rozabel avait sauté de joie : elle aussi irait à Durmstrang, avec ses deux frères. Non seulement, cela signifiait qu'Issaak n'aurait plus besoin de la quitter dans de tristes adieux lors de la rentrée, mais aussi qu'elle pourrait fuire la Gouvernante Varvara pour une bonne raison. Personne ne la retiendrait dans cette maison qui ne voulait plus rien dire pour elle. Le matin du premier septembre, très tôt, Issaak et elle avaient ramassé leurs valises préparées la veille et s'étaient rendu dans la chambre d'Ivan. Lui dormait encore et personne ne leur enleverait le plaisir de le réveiller de si bon matin !

{Issaak} - « Ivan, Ivan...Ivan ! »

{Rozabel} - « Réveille-toi, Ivan ! Sinon...Sinon j'envois les chiens ! »

Les deux enfants éclatèrent de rire alors que leur aîné s'extirpait lentement des bras de Morphée. Il leur adressa un grognement en essayant de mettre la couverture par-dessus sa tête, mais les inséparables tirèrent sur l'édredon et l'envoyèrent valser par-terre.

{Rozabel} - « Debout, Ivan ! »

Bon, d'accord, il était tôt et ce n'était pas vraiment nécessaire qu'il se lève maintenant. Mais le voir grogner et chercher une manière de se rendormir tranquillement était un plaisir dont on ne pouvait pas se priver. D'ailleurs, cela faisait un long moment qu'ils n'avaient pas embêter le plus âgé. Sûrement à cause de cette mégère de Varvara, qui semblait avoir une préférence évidente pour Ivan. Ivan le Juste, Ivan l'Impeccable. Ivan le Raisonnable. Ivan-ci et Ivan-cela. Rozabel grimaça à cette pensée et poussa brusquement son frère en bas du lit. L'adolescent n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait et se retrouva sur le sol froid de sa chambre, les yeux grands ouverts.

{Gouvernante Varvara} - « Quel est ce vacarme ? »

La voix de la gouvernante venait du couloir. Pas devant la porte directement, mais elle ne devait pas être bien loin. Issaak et Rozabel ramassèrent leurs affaires et retournèrent dans leur chambre, espérant qu'Ivan ne se vengerait pas en les dénoncant. Lorsque la femme entra dans la chambre de l'aîné, elle le trouva allongé à même le sol, près de sa couverture, en train de dormir. Elle secoua la tête et conclut que le pauvre garçon endormi était tombé de son lit sans même s'en rendre compte. Il se réveilla une heure plus tard et les trois enfants prirent leur petit-déjeuner, tout en félicitant Rozabel qui entrerait pour la première fois à Durmstrang.

Elle avait découvert ses pouvoirs quelques mois après leur tentative de fuite vers la forêt. Il s'agissait d'une journée chaude de juillet, un peu avant son anniversaire. La chaleur extérieure était étouffante et pourtant la gouvernante leur avait ordonné d'aller voir comment se portaient les légumes du potager. Pour avoir dit "Ils doivent se mourir avec cette chaleur", Rozabel avait eu droit à un coup de baguette ; elle avait aussitôt cessé de protester et était sortie en compagnie de son frère. Dès qu'ils étaient sortis, elle se plaignit qu'elle se sentait opressée par la température et qu'elle avait la nausée. Son frère proposa de rentrer et de faire fi de la matrone, mais se produisit alors un évènement étrange. Rozabel au milieu du potager sembla dégager une aura de glace, de neige et de température arctique. Ses cheveux se couvrirent de neige, les légumes autour d'elle furent recouvert de givre et elle esquissa un grand sourire. "Je vais beaucoup mieux !" s'était-elle exclamée alors que le froid disparaissait. Ils avaient alors su qu'elle était aussi sorcière qu'eux.

L'heure de partir approchait. Les trois enfants se rendirent dans le bureau de leur père, pour lui dire au revoir, puis empoignèrent leurs valises et suivirent Varvara qui les conduisit à la gare. Là-bas, la langue qui fut le plus évidente fut le bulgare, et les jeunes russes qui l'avaient appris durant leur enfance ne furent pas perdus une seule seconde. Ils n'adressèrent pas un seul regard à la gouvernante avant de partir, mis à part Ivan, qui inclina respectueusement la tête.

...

Heure Inconnue - 16 août, 2059

Rozabel se réveilla en sursaut et jura entre ses dents avant de secouer son frère, qui s'était endormi avec elle. Celui-ci grogna sans se réveiller et elle dut recommencer plusieurs fois avant qu'il ne daigne ouvrir les yeux. Elle alla se blottir dans ses bras en silence et Issaak sut alors pourquoi sa soeur l'avait réveillé. Comme chaque nuit où cette situation se répétait, il l'écouta pleurer sans rien dire et lui caressa les cheveux. Depuis qu'ils étaient revenus ici, dans cette maison qui n'était presque plus la leur...Depuis la destruction de Durmstrang. La jeune fille faisait toujours des cauchemars et c'est pourquoi en général, son frère abandonnait son lit pour venir dans celui de Rozy. Entre deux sanglots, elle tenta de lui expliquer de quoi elle avait rêvé, mais il n'avait plus besoin d'explications, il savait déjà. L'institut avait été une seconde maison pour eux, elle les avait accueilli lorsqu'ils rêvaient de fuir la maison. Et maintenant elle n'était plus.

{Rozabel} - « On va de-devoir parler an-anglais, Issaak...*sanglot* Et..Et puis, on n'aura p-plus les mêmes cours et les m-mêmes façons de f-faire...*sanglot* D-Durmstrang est d-détruite et il y a eu d-des morts, c'est ho-horrible. »

Elle se remit à pleurer de plus belle et se serra d'avantage contre son seul confident. Ils étaient heureusement de ceux qui s'en étaient sortis sans blessure grave. Cette nuit-là avait été affreuse, tout simplement. Les cris, le sang, les morts, tout restait gravé dans leur mémoire. Issaak avait gardé une cicatrice sur le bras droit : en voulant fuir, il avait été bousculé et s'était égratigné. Sérieusement égratigné. Une ligne d'une dizaine de centimètres marquait maintenant l'intérieur de son bras, lui rappelant sans cesse le jour fatidique de la destruction de leur belle école. Heureusement, Rozabel n'avait rien, c'était le plus important.

Lentement, elle cessa de pleurer et ferma les yeux, essayant de trouver un peu de réconfort dans l'étreinte de son frère. Elle tenta de se dire qu'eux, au moins, avaient eu de la chance. Leur sang pur les avait sauvé d'une mort certaine. Ils étaient en sécurité maintenant, il n'y avait plus de quoi s'en faire...Non ? Poudlard était une école de sorcellerie réputée et ils seraient tout aussi bien là-bas, n'est-ce-pas ?

{Rozabel} - « N'est-ce-pas...? »

{Issaak} - « N'est-ce-pas quoi, Rozy ? »

{Rozabel} - « Laisse tomber, je crois que je suis juste épuisée... »

Elle quitta la sécurité des bras d'Issaak pour se rendormir, espérant que la nouvelle année qui s'annonçait serait toute aussi bien que ce qu'elle avait vécu à Durmstrang jusqu'à maintenant. Ils étaient étrangers maintenant, élèves venus du Nord qui s'intégreraient aux britanniques, qui devraient parler leur langue, suivre leurs cours...À cette pensée, la jeune fille éclata de nouveau en sanglots et se réfugia une nouvelle fois contre son frère. Ils s'endormirent difficilement, ne cessant de repenser à ce qui les attendait à la prochaine rentrée.

...

Cette rentrée qu'ils appréhendaient tant ne fut pourtant pas si horrible. Premièrement, ils se faufilèrent à travers la gare en parlant bulgare, sans se soucier des britanniques qui les entouraient. Ils se frayèrent un chemin à travers la foule à coups de coude et écrasements d'orteils en puissance. Puis ils montèrent à bord du 'Poudlard Express' en jetant des regards dédaigneux à tous ceux qui osaient poser les yeux sur eux, mis à part les gens de 'leur espèce'. C'est avec une certaine compassion -du côté de Rozabel du moins- qu'ils apprirent que Beauxbâtons avait subi le même sort que leur école, mais ni l'un ni l'autre des deux jeunes russes ne démontrèrent ce qu'ils ressentaient. Ils se glissèrent dans un compartiment quelconque, où ceux qui les rejoignirent ne parlaient clairement pas le bulgare, ni le russe d'ailleurs.

{Rozabel} - « Vous êtes des élèves de Poudlarrrd ? »

, fit Rozy dans un anglais maladroit.

Mais on la regarda comme si elle venait d'une autre planète. Après avoir échangé un regard mauvais avec son frère, elle posa les yeux sur la fenêtre et resta silencieuse durant tout le voyage, furieuse. Issaak coiffa ses cheveux alors que le train filait vers l'école de sorcellerie Poudlard, cet endroit où, si l'on se fiait aux élèves qui leur tenaient compagnie dans le compartiment, les étrangers étaient traités comme des gens bizarres.

{Rozabel} - « Je ne suis pas bizarre, hein, Issaak ? »

{Issaak} - « Mais non, t'inquiètes pas, c'est eux qui le sont... »

Ils avaient parlé en bulgare, sans se soucier des regards de ces anglais qui pouvaient encore profiter de leur école, eux. Rozabel hésita à les insulter, ces ingrats, mais se retint. Elle était bien élevée tout de même et elle détestait les gens vulgaires. Elle n'allait sûrement pas devenir comme eux.

Et maintenant, qu'est-ce que leur réserve l'avenir ?